Respecter les règles de l’art

La première règle en participation publique comme en participation jeunesse est de tenir compte des résultats de la démarche participative dans la prise de décision. Parfois, il n’est pas possible de suivre à la lettre les suggestions, recommandations ou demandes des jeunes. Mais ignorer complètement le fruit de leur engagement revient à nier le bien-fondé de la démarche ainsi que l’effort, le temps et la créativité que les jeunes y ont investi.

La municipalité doit justifier la manière dont les résultats de la démarche de participation jeunesse ont été considérés. Lorsque certains des résultats ne sont pas retenus dans les décisions ultimes prises par la municipalité, elle doit rendre compte des raisons de cette exclusion dans son rapport public de rétroaction.

Outre la reddition de comptes sur le processus décisionnel, l’ensemble d’une démarche de participation jeunesse doit être transparente. Il faut s’assurer que les jeunes et autres personnes impliquées comprennent la démarche et ses étapes, soient informés des modifications faites en cours de route et des raisons de ces changements, et globalement que le cadre de la démarche – c’est-à-dire son potentiel et ses limites – soit connu de tous dès le début.

Un important travail de réflexion doit être mené en amont des activités ou de la démarche pour s’assurer que les personnes ou les groupes traditionnellement exclus seront rejoints, mobilisés et intégrés à la démarche.

Il existe plusieurs facteurs d’exclusion :

• les limitations fonctionnelles tels que les handicaps;
• les particularités culturelles (linguistiques, religieuses ou autre);
• les besoins spécifiques liés au parcours de vie (mineur, parent, étudiant ou autre);
• l’exclusion sociale (isolement, pauvreté).

Afin d’assurer l’inclusion, il faut considérer :

• l’accessibilité des lieux d’activités;
• le coût d’accès aux activités (transport, gardiennage);
• l’horaire et la durée des activités;
• la diversité des approches dans les activités.

Construire l’inclusion prend du temps et des ressources qu’il faut prévoir au moment de la planification. Il ne suffit pas de garantir l’accès sur place, il faut intéresser les populations marginalisées en faisant des efforts supplémentaires et différenciés pour les rejoindre, et prendre en compte les besoins particuliers qu’ils expriment dans l’élaboration des programmes et du déroulement des activités.

La participation jeunesse nécessite un investissement financier, mais le plus gros des ressources nécessaires sont le temps et l’attention portée à bien faire les choses : bienveillance, réflexivité, ouverture et capacité de dialogue sont de précieuses qualités pour la bonne marche du projet.

N’hésitez pas à vous faire seconder par des partenaires ou collaborateurs détenant des compétences, des connaissances ou une expérience qui vous manque.

Une démarche de participation jeunesse doit prévoir suffisamment de délais entre le moment de l'appel à participer et le début de la participation pour que les jeunes intéressées puissent s'intéresser à la démarche, se renseigner sur sa teneur et prévoir d'y participer.