Les municipalités qui veulent susciter la participation des jeunes doivent mettre en place des stratégies qui répondent à leurs besoins et exigences en matière d’engagement.
Les jeunes sont-ils désengagés?
« Mais ils ne veulent pas participer! » est un refrain qu’on entend souvent au sujet des jeunes d’aujourd’hui. Faux! On ne peut parler d’un désintérêt global des jeunes pour les affaires publiques.
Contrairement à la croyance populaire, les jeunes n’ont pas coupé radicalement avec les générations précédentes dans leurs valeurs d’engagement. Cependant, c’est dans les modalités et les motivations de cet engagement que l’on observe les changements les plus importants.
Les liens comptent
Un facteur majeur dans la décision des jeunes de s’engager est la dimension relationnelle. Comme le travail, l’engagement social est une façon pour eux de s’intégrer dans la société. C’est notamment par le biais de leur quête identitaire que les jeunes se retrouvent dans des groupes militants, des associations, des formations politiques ou syndicales. Cette quête s’actualise dans la rencontre avec leurs pairs et dans le plaisir de l’expérience partagée.
Sondés sur les raisons qui ont motivé leur engagement, des jeunes répondants d’une étude du Secrétariat à la jeunesse ont dit, en ordre d’importance :
- Avoir du plaisir
- Utiliser mes compétences
- Rendre service
- Servir une cause à laquelle je crois
- Partager ma passion pour une activité
Et l’efficacité aussi
Sondés sur leurs motivations à poursuivre leur engagement, les jeunes répondants d’une étude de la Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique ont dit, en ordre d’importance (voir la référence sur Google Books):
- Aimer ce que je fais
- Avoir du plaisir
- Voir le résultat de mes actions
- Faire avancer les choses
- Sentir que je suis utile
- Œuvrer dans un milieu amical
Leur engagement doit donc se faire dans l’action. Ils font un don précieux : leur temps. En conséquence, leur participation doit produire des résultats concrets, tangibles et immédiats. Ils recherchent efficacité, flexibilité et un certain réalisme dans ce qu’il est possible de faire.
Une offre conséquente
Un fossé s’est creusé entre les institutions publiques et les jeunes. Les raisons sont nombreuses pour expliquer cette distance, mais il ne fait aucun doute que les efforts déployés pour intéresser, mobiliser et faire participer les jeunes à la vie municipale peuvent et doivent être bonifiés.
Des avantages importants
Vous voulez retenir les jeunes dans votre région?
Les municipalités qui ont des pratiques significatives de participation jeunesse, celles qui tissent des liens durables entre les jeunes et les organismes jeunesse et qui leur donnent l’occasion de participer aux affaires de la municipalité, attirent et retiennent mieux les jeunes sur leur territoire, au bénéfice de tous.Bonne nouvelle : lorsque ces efforts sont déployés, les résultats sont au rendez-vous!
Une participation citoyenne soutenue et significative des jeunes à la vie municipale permet :
- d’obtenir un soutien accru des jeunes aux initiatives de la municipalité;
- d’élaborer des politiques et programmes plus innovants;
- d’être une municipalité identifiée comme un endroit où il fait bon vivre pour les jeunes;
- d’éviter le gaspillage de ressources mal dirigées et donc de faire des économies.
Lorsque la participation des jeunes est véritablement valorisée et intégrée aux pratiques de la municipalité :
- les jeunes qui participent développent des habiletés et un sentiment d’appartenance qui se répercutent positivement dans le reste de leur vie;
- de nouveaux liens sociaux sont créés, des liens de soutien et de réciprocité entre les jeunes et avec les adultes.
Reconnaître les jeunes en tant que citoyens à part entière
Écouter les voix des jeunes. Promouvoir leur leadership. Valoriser leurs idées. Ces aspirations sont les assises incontournables d’une bonne stratégie de participation jeunesse municipale.
Les jeunes vont rapidement reconnaître et se détourner d’initiatives qui ne sont pas enracinées dans l’intérêt réel de connaître leurs points de vue et de recevoir leurs contributions.
Références
- Fortier, Leclerc et Thibault, Faits saillants de l’étude « Le bénévolat en loisir et en sport », 10 ans après, Laboratoire en loisir et vie communautaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières, 2014.
- Gouvernement du Québec, Une génération aux multiples aspirations. Livre blanc sur la Politique québécoise de la jeunesse, 2014.
- Institut de la statistique du Québec, Portrait actuel et évolutif des jeunes de 15 à 29 ans au Québec, de 1996 à 2012, 2013.
- Institut Mallet, Renforcer la culture philanthropique chez les jeunes : portraits des initiatives et des programmes, 2014.
- Mélodie Mondor, Claire Boily et Yvan Comeau, L’implication sociale des jeunes au Québec. Une recension des écrits, Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique, Université Laval, 2014.