Agissez concrètement

Rejoindre les jeunes

Afin de mobiliser les jeunes, il faut savoir où ils se trouvent. Et prendre le temps de les rejoindre.

Une catégorie, différents âges

Bien qu’on parle des « jeunes » comme formant une seule catégorie, il peut y avoir des différences dans les intérêts, besoins et capacités des jeunes en fonction de leur âge. Il est important de tenir compte de ces différences. D’autres dimensions que l’âge peuvent aussi être prises en compte : le genre, l’origine, l’occupation professionnelle, la situation familiale, etc. (voir la section 3 Réussissez votre démarche).

L’écosystème jeunesse

Des porteurs de flambeau

Identifiez les personnes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’appareil municipal, qui ont la participation jeunesse à cœur, qui sont disposées et capables de travailler d’égal à égal avec les jeunes et de construire des ponts avec eux.

Partout dans les communautés du Québec, on retrouve un écosystème jeunesse composé des :

  • écoles, écoles professionnelles, collèges et universités;
  • conseils jeunesse scolaires;
  • associations étudiantes;
  • clubs et centres de jeunes;
  • carrefours jeunesse-emploi;
  • forums jeunesse et organismes de représentation des jeunes;
  • lieux d’engagement des jeunes comme les groupes écologistes, les centres de diffusion des arts, les groupes de solidarité internationale;
  • et d’autres.

Connaissez-vous bien l’écosystème jeunesse de votre municipalité?

Recruter et mobiliser les jeunes

Prendre. le. temps.

Mobiliser prend du temps. Il faut prévoir des délais raisonnables entre le moment où commencent les efforts de mobilisation et le moment où l’on constatera des résultats concrets. Parfois, des mois ou des années sont nécessaires pour tisser des liens durables. Soyez prévoyants... et réalistes.

Mobiliser mobilisation Réfère au processus par lequel on informe, on intéresse et on prépare les jeunes de la municipalité à participer aux activités, avec leurs compétences, leurs intérêts et leurs valeurs. les jeunes demande un effort différent de celui nécessaire pour mobiliser des non-jeunes. Le recrutement et la mobilisation doivent utiliser une variété de méthodes et de canaux afin de rejoindre une diversité de jeunes.

Sur le terrain

Les relations personnelles sont le meilleur moyen de tisser et d’entretenir des liens avec les jeunes en vue de les mobiliser.

Une présence sur le terrain, dans les lieux où se trouvent les jeunes, est une approche beaucoup plus efficace de recrutement que les appels à participer au grand public.

Privilégiez l’approche directe : tournée de classe, kiosque d’information, journée portes ouvertes, 5 à 7 réseautage, présence aux événements jeunesse du territoire, porte-à-porte, etc. Autant que possible, il est important d’aller dans tous les quartiers ou secteurs de la municipalité, incluant ceux qui sont plus reculés, enclavés ou difficiles à rejoindre.

Si vous avez désigné une personne responsable de la participation jeunesse dans votre organisme municipal, elle obtiendra de meilleurs résultats si elle va sur le terrain à la rencontre des jeunes que si elle reste derrière un bureau.

Par des partenariats

Passer par des réseaux existants est important. Les partenariats avec des organismes jeunesse permettent de créer et d’entretenir des canaux de communication avec les jeunes. Les organismes et les individus qui œuvrent dans l’écosystème jeunesse de votre municipalité sont des partenaires essentiels. Faites-en vos alliés!

Par l’intermédiaire de leurs pairs

Le recrutement et la mobilisation par les pairs est une bonne approche secondaire. Des jeunes qui s’impliquent ou qui se sont déjà impliqués recrutent leurs amis et agissent comme ambassadeurs auprès d’autres jeunes de leur milieu.

Par des appels à participer

Les outils de communication électronique sont un complément utile à la mobilisation sur le terrain et par les partenariats. Les médias sociaux, infolettres et bulletins électroniques de la municipalité, et encore plus ceux des organismes partenaires, permettent de diffuser et de faire circuler des appels à participer.

Inviter les jeunes

Une information constructive

Quels jeunes?

Pour le Secrétariat à la jeunesse du Québec, la catégorie « jeunes » englobe les Québécois ayant de 15 à 29 ans. D’autres institutions travaillent avec une autre tranche d’âge. Quelle sera la tranche d’âge que vous privilégierez pour votre projet jeunesse?

À la base de toute démarche de mobilisation réussie se trouvent des outils d’information clairs, utiles et accessibles. Il est impératif d’avoir un site Internet et des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter) dynamiques et attrayants mettant clairement en évidence les possibilités d’engagement pour les jeunes et qui leur permette de comprendre facilement :

  • le contexte dans lequel on les invite à participer;
  • les objectifs de la démarche;
  • les différentes activités qui composent la démarche;
  • l’objet sur lequel on leur demande de se pencher (le projet, le règlement ou le programme);
  • les attentes que l’on a à l’égard de leur participation et les règles auxquelles ils devront se plier;
  • l’engagement de la municipalité envers eux (par exemple, le degré de pouvoir décisionnel qu’on leur octroie ou les modalités de reddition de compte);
  • les modalités logistiques de leur participation (les lieux, horaires, collations fournies, documents nécessaires, etc.);
  • un calendrier;
  • toute information qui pourrait soutenir leur apprentissage pendant la démarche (par exemple, comment fonctionne la municipalité, le processus d’adoption d’un règlement, les acteurs institutionnels, les autres moyens de se faire entendre sur ce sujet ou un autre, le budget de la municipalité, etc.).

S’assurer que les informations soient claires, c’est-à-dire intelligibles pour les non-spécialistes et pas excessivement techniques ou juridiques. Lorsqu’approprié, utiliser des moyens visuels : maquettes, cartes, schémas, mise en forme vivante de texte, langage simplifié.

Et une offre accessible

Les jeunes s’excluront d’emblée des affaires municipales s’ils perçoivent que celles-ci sont peu ou pas accessibles pour eux. La perception de non-accessibilité peut se rapporter à :

  • un horaire ou une durée d’activités contraignants par rapport aux horaires et aux conditions de vie des jeunes;
  • des lieux culturellement associés à d’autres groupes ou à des activités auxquelles certains jeunes ne se sentent pas associés;
  • un manque de confiance (historique de non-écoute ou peur de représailles);
  • un sentiment de n’avoir rien à offrir;
  • une « fatigue » de la participation ou un sentiment que la participation ne sert à rien (basé sur des expériences antérieures notamment);
  • un faible sentiment d’appartenance à la communauté.

Ancrer l’offre de participation dans le quotidien et la culture des jeunes, varier les lieux de rencontre et les modalités de participation et construire des relations de confiance accroîtra la perception d’accessibilité et donc leur disposition à participer.

Références

  • Miriam Fahmy, « L’engagement des jeunes en mutation », Possibles, vol. 31, no 1-2, hiver-printemps 2007, p. 25-41.
  • Institute for Youth, Education, and Families (YEF Institute), Authentic Youth Civic Engagement, Washington, D.C. 2004.