Agissez concrètement

Concevoir des activités

Pourquoi voulez-vous faire de la participation jeunesse? Bien cerner vos motivations vous guidera dans l’élaboration de votre stratégie et de vos activiés.

Clarifier les paramètres

Les parties prenantes

Assurez-vous que tous les jeunes dont l’opinion est importante à la réalisation d’un projet soient entendus. Cela n’implique pas de restreindre la participation à certains groupes seulement, mais vise plutôt à s’assurer que les voix jugées importantes ne soient pas oubliées.

Il n’y a pas d’activité de participation bonne en soi. Chaque contexte, chaque communauté appelle ses modalités de participation propres. Il importe donc, avant de concevoir une démarche, de bien cerner un certain nombre de paramètres.

Cerner les objectifs

Quels sont les objectifs qui motivent votre municipalité à mettre en branle un processus de participation jeunesse? Souhaitez-vous :

  • développer un projet jeunesse dans la municipalité?
  • obtenir un éclairage jeunesse sur un règlement, un programme ou un projet?
  • mieux connaître leurs besoins et intérêts en général?
  • redonner une impulsion à la démocratie municipale?
  • plusieurs de ces réponses, ou d’autres?

À vous de déterminer quels objectifs vous poursuivrez et sur quoi vous ferez participer les jeunes : règlement, critères de programme, projet urbain, de loisirs, de culture, en environnement, infrastructure, etc.

N’oubliez pas qu’il est utile de consulter les jeunes sur les objectifs que l’on poursuivra. Un comité jeunesse, des consultations à petite échelle ou un sondage permettent d’ancrer les objectifs dans la volonté des jeunes eux-mêmes.

Cerner le degré de responsabilité

Qui décide? Vous devrez déterminer le type de responsabilité à déléguer aux jeunes en fonction de vos objectifs. Souhaitez-vous leur permettre :

  • d’exprimer leurs préférences;
  • de formuler des recommandations;
  • de prendre des décisions en collaboration avec les autorités;
  • de prendre des décisions seuls;
  • de concevoir eux-mêmes le degré de responsabilité qui leur revient;
  • une démarche globale combinant plusieurs activités proposant différents degrés de responsabilité?

Cerner le type de participation

Le type de participation est concomitant au type de responsabilité, mais n’est pas la même chose. Il s’agit de caractériser les interactions qui auront lieu dans les activités participatives.

  • Les jeunes seront-ils de simples spectateurs d’une présentation qui leur sera faite?
  • Pourront-ils s’exprimer? Écouter les autres? Poser des questions?
  • Pourront-ils dialoguer entre eux et avec d’autres acteurs municipaux?
  • Pourront-ils délibérer pour produire des résultats communs ?
  • Faut-il penser une démarche globale combinant différents types d’interactions?

Le type de participation aura une incidence sur les formules d’activité à privilégier.

Cerner les publics

Selon les objectifs poursuivis, le degré de responsabilité octroyé et le type de participation envisagé, vous estimerez qu’il est préférable de rejoindre :

  • un petit nombre de jeunes choisis pour leur intérêt pour le sujet ou pour leur leadership;
  • un petit échantillon de jeunes représentatifs de la population de jeunes;
  • un plus grand nombre de jeunes pour l’ampleur que cela procure et la diversité de profils possibles;
  • un très grand nombre de jeunes pour créer un mouvement de fond ou une consultation très large.
  • une démarche globale combinant différents types de publics.

Cerner la fréquence

Selon les objectifs poursuivis, le degré de responsabilité, le type de participation et les publics ciblés, vous pourrez déterminer la fréquence des activités de participation :

  • récurrente;
  • un processus limité dans le temps;
  • une institution permanente de participation jeunesse;
  • une démarche globale combinant différentes fréquences d’activités.

Penser les activités

Attention!

Les conseils jeunesse peuvent avoir comme domaine de compétence les enjeux jeunesse, mais pas seulement! On peut demander aux jeunes de jeter un éclairage jeunesse sur des enjeux plus larges de la municipalité : culture, environnement, voirie, sécurité, etc.

En combinant les paramètres ci-dessus, on peut imaginer une infinité d’activités. Ces activités peuvent être ad hoc – pensées et mises en œuvre de façon isolée – ou multiples, dans le cadre d’une démarche en plusieurs étapes, ou encore récurrentes.

Ci-dessous, quelques exemples d’activités sont divisés en catégories. Mais ces catégories ne sont pas étanches : une activité peut très bien chevaucher plusieurs catégories. Elles sont divisées ici aux fins de la présentation.

Activités d’information

  • Publications papier ou en ligne
  • Séances d’information publiques
  • Portes ouvertes
  • Simulations budgétaires
  • Etc.

Les activités d’information permettent aux jeunes de connaître et comprendre les enjeux de la municipalité et donc de s’y investir.

Activités de consultation

  • Audiences publiques
  • Forums en ligne
  • Groupes de discussion
  • Sondages
  • Marches exploratoires

Les activités de consultation permettent aux jeunes intéressés par le sujet discuté de faire des observations, notamment en exprimant des préoccupations, des attentes ou des opinions et en formulant des suggestions.

Activités de délibération ou de co-construction

  • Ateliers thématiques ou créatifs
  • Budget participatif
  • Assemblées délibérantes
  • Cafés citoyens (connus sous le nom anglais de « World Café »)
  • Forums ouverts
  • Espaces participatifs situationnels
  • Simulations

Généralement, les activités de dialogue, de délibération délibération Lorsqu’un groupe dialogue sur un enjeu qui le préoccupe en se justifiant avec des arguments raisonnés dans un processus en entonnoir afin d’atteindre un consensus, un compromis, un vote majoritaire ou tout autre résultat jugé acceptable par le groupe. ou de co-construction rassemblent un petit nombre de jeunes (quelques dizaines) dans le cadre d’une discussion structurée et dirigée par un animateur.

Leur objectif peut être de déterminer les enjeux et les préoccupations des jeunes et la manière dont on peut les prendre en considération, d’échanger sur une esquisse préliminaire d’un projet, 
d’identifier des solutions possibles pour régler un problème, de 
faire émerger des idées pour bonifier un projet faisant déjà largement consensus, ou d’autres.

Activités d’autonomisation

Accompagnement des jeunes dans l’élaboration d’un projet par eux et pour eux. Cet accompagnement peut inclure : des ressources financières et matérielles, la délégation de pouvoir décisionnel, une expertise ou des services techniques.

Instance de représentation

Les conseils ou comités jeunesse sont des lieux de représentation des jeunes, par le biais desquels différentes préoccupations peuvent remonter jusqu’aux élus. Leur responsabilité est généralement de :

  • donner des avis, de leur propre chef ou à la demande du maire/de la mairesse ou du comité exécutif;
  • solliciter et recevoir les avis des autres jeunes de la municipalité;
  • réaliser des recherches et des études;
  • organiser divers événements d’échanges et d’apprentissages.

Les activités en ligne

Le numérique offre la possibilité de rejoindre un grand nombre de jeunes, pour autant que les canaux de communication soient bien établis.

Cependant l’interaction en ligne, et en particulier dans le but d’une participation citoyenne, n’a pas encore démontré son efficacité à produire les bénéfices de la participation en personne.

Néanmoins, on peut vouloir utiliser des outils numériques lorsqu’ils sont appropriés aux circonstances. Par exemple, lorsqu’un très large territoire doit être couvert en peu de temps, ou lorsqu’un très grand nombre de jeunes doivent être consultés en même temps, des plateformes de discussion en ligne permettent de recueillir un grand nombre de contributions. La qualité des échanges sera cependant limitée.

Penser une démarche

Donner un élan et… ne pas le perdre!

Lorsque les délais sont trop longs entre les différentes étapes d’une démarche ou d’un projet de participation jeunesse, on peut perdre la mobilisation. Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud!

En concevant une démarche ou un processus démarche Une diversité de moyens et d’étapes peut être nécessaire afin d’atteindre vos objectifs. On parle ainsi d’une démarche ou d’un processus de participation plutôt que d’une seule activité. , pensez à ce que chaque étape prépare bien la prochaine. Mais soyez assez souples pour revoir les étapes au besoin si de nouvelles informations ou circonstances modifient les enjeux.

Penser l’animation

L’ animation animation Fonction qui assure la bonne marche d’une activité participative. Elle est généralement assurée par des professionnels de l’animation qui sont neutres par rapport au processus décisionnel. En participation jeunesse, il et indiqué de faire appel à des animateurs aptes à travailler avec eux. est un important facteur de succès dans n’importe quelle activité de participation publique participation publique Désigne l’ensemble des processus et activités permettant à l’organisme municipal d’intégrer les préoccupations, les besoins et les valeurs de la collectivité dans sa prise de décision. Le terme « participation » s’applique donc à l’éventail complet des méthodes par lesquelles le public peut prendre part aux décisions qui le concernent. (MAMH) jeunesse.

Neutre et légitime

L’animation doit être neutre, c’est-à-dire que les personnes qui assurent l’animation ne sont pas partie prenante de l’enjeu et n’ont aucun intérêt ou rôle à jouer dans la décision. Cette neutralité doit être réelle, mais également perçue comme telle par les jeunes. Sans quoi le processus perdra en légitimité.

L’animation peut donc être confiée à des personnes tierces, qui ne sont ni des élus ni des fonctionnaires municipaux et qui sont à l’aise et capables de travailler avec des jeunes.

Inclusive et efficace

Les principales fonctions et les compétences associées à l’animation sont :

  • d’encourager la participation pleine et entière de tous de manière à assurer l’inclusion, d’obtenir tous les points de vue, d’impliquer chacun et de dépasser l’autocensure;
  • de promouvoir la compréhension mutuelle et le non-jugement des opinions et perceptions différentes;
  • d’aider à générer des solutions inclusives incorporant les différents points de vue, c’est-à-dire favoriser la créativité et assurer une approche « gagnant-gagnant »;
  • de cultiver la responsabilité collective.

Références